Le magasin est né au début du XIXème siècle dans l’ancien quartier des chapeliers. Pour approvisionner ces derniers, fabricants de gros-grains, de rubans et de feutres y avaient élu domicile et le magasin était spécialisé dans le commerce de ces fournitures.
Les années 20 à 40 connurent quelques crises, dont l’une des moins connues fut celle des chapeaux ! Le magasin décida alors d’élargir sa clientèle ; il se diversifia dans la décoration avec de larges gammes de galons et passementerie puis s’agrandit en mercerie, commerce absolument indispensable à toute ménagère et non plus simplement fournisseur de chapeliers alors en voie de disparition annoncée…
Il prend le nom d’« Ultramod » en 1956, celui qu’on lui connaît encore aujourd’hui, et devient la référence incontournable des fournitures pour la couture, connue de tous, défiant les époques et les modes.
C’est alors que le propriétaire eut une idée de génie : il racheta leurs stocks à de nombreuses fabriques du Nord, dévastées par les bombardements. Et ces stocks étaient constitués de merveilles : rubans de velours anciens, soie « peau d’ange », moires, feutres de poil de lapin, satin duchesse chatoyant… Et il fallut bien vite transformer le 4 de la rue de Choiseul en entrepôt de la mercerie sise au 3, juste en face.
Ultramod se constituait un trésor de pièces anciennes, introuvables ailleurs car les techniques avaient évolué et donnaient naissance au nylon et au polyester, lui assurant pour quelques décennies une place de choix dans le cœur des couturières.
Ce fut le temps pour Ultramod de satisfaire ces goûts nouveaux tout en conservant ses « antiquités » pour le bonheur des plus exigeants.
A la mort du propriétaire « visionnaire », son fils et la « première vendeuse » ne s’entendant pas trop bien décidèrent de faire sécession.
L’une, au numéro 4 de la rue de Choiseul, poursuivit une activité de mercerie, plus soucieuse de garantir aux couturières du quartier leur approvisionnement en fermetures éclair et fils de nylon. L’autre, au 3, développait la passementerie d’ameublement et fournissait en feutres de grande qualité jusqu’à la Cour d’Angleterre, pour des chapeaux qui ont fait le tour du monde !
Quand vint le temps de la reprise, en 1993, Jean-François Morin, l’actuel propriétaire, découvrit tout d’abord les trésors de la mercerie du 4, enfouies sous des monceaux de rubans de polyester et de nylon. Il fit les mêmes heureuses découvertes en rachetant peu après le 3.
Retour aux sources et à l’idée de génie de départ : Jean-François Morin réunit alors les deux magasins au sein d’Ultramod et poursuit sa quête de stocks anciens de valeur, dont la qualité de fabrication et la noblesse des matériaux ne peuvent plus se retrouver dans les productions actuelles.
Il y ajoute bien entendu les créations nouvelles et offre ainsi à sa clientèle un très large éventail de produits, satisfaisant le décorateur exigeant comme la couturière de quartier, le styliste «pointu» et le touriste japonais, la costumière de théâtre et la journaliste américaine.
Depuis 2016 c’est Anne-christine Morin, qui a son tour anime le commerce et l’enrichit de cours et ateliers, developpe les partenariats avec le japon et les professeures de l’atelier Volute.
Alors, n’hésitez pas, profitez de cette caverne d’Ali Baba comme les plus grands couturiers, antiquaires et bijoutiers de Paris… Ce riche patrimoine demeure aujourd’hui encore, une source d’inspiration inépuisable pour les créateurs.